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Création du 1er réseau S.O.S Lithiase Urinaire de Nouvelle-Aquitaine

Publié le 03 janvier 2018

La crise de colique néphrétique est un enjeu de santé publique en raison de sa fréquence et des potentielles complications graves qu’elle peut entraîner. Selon l’étude « Suvi-max » , débutée en 1994, 9,8 % de la population âgée de plus de 40 ans avait eu au moins un antécédent lithiasique au moment de l’enquête. Les hommes étaient environ deux fois plus touchés que les femmes (13,6 % contre 7,6 %). L’âge au premier calcul était en moyenne de 30 ans chez la femme et de 35 ans chez l’homme. Le taux de récidive était de 53 % et le nombre moyen de calculs était de 3 par patient sans différence entre les sexes. Le délai entre deux récidives était en moyenne de 3,5 ans.
Les objectifs de prise en charge de cette pathologie très douloureuse qui amène le plus souvent à consulter en urgence s’appuient sur trois axes principaux : soulager la douleur, aider à l’élimination du calcul pour limiter les complications et prévenir les récidives.

C’est autour de ces objectifs que les professionnels de santé du Pavillon de la Mutualité et de la clinique Saint-Martin développent une prise en charge multidisciplinaire globale coordonnée sur un lieu unique (Clinique Mutualiste de Pessac) afin d’améliorer l’efficience de la prise en charge des patients dont le nombre ne cesse d’augmenter sur notre clinique (plus de 300 lithiases urinaires en 2017).

Dans le nouveau service d’accueil des Urgences de Pessac, nous avons identifié un parcours personnalisé pour une prise en charge spécifique avec un objectif : soulager le patient le plus tôt possible ! Des boxes d’urgence dédiés seront disponibles pour réduire l’attente et des praticiens aguerris à cette pathologie seront prêts à administrer au plus vite une perfusion qui permet de traiter la douleur. L’urgentiste pourra alors mobiliser les acteurs de soins pour une prise en charge d’urgence sur place : radiologue, urologue et anesthésiste.

Après l’examen d’imagerie (scanner) qui révèle la présence du calcul, sa dimension et sa localisation exacte dans la voie urinaire, le chirurgien urologue orientera le patient vers un traitement médical ou une intervention de désobstruction. Que l’on soit traité médicalement ou chirurgicalement, l’organisation du « S.O.S « » sera orientée pour que le patient puisse regagner son domicile le jour même, soulagé, avec un plan de traitement bien défini. Un accompagnement par application smartphone permettra d’être toujours sous surveillance à domicile.
Une fois la douleur soulagée et le calcul éliminé
, chaque patient pris en charge par le réseau S.O.S, ou à la demande du médecin de ville (Secrétariat du réseau lithiase urinaire : 05 56 46 56 09), sera alors orienté vers un parcours de soins coordonné entre urologue et néphrologue afin d’assurer la prise en charge multidisciplinaire nécessaire pour limiter tout risque de récidive.

L’une des premières étapes consiste à réaliser un bilan biologique afin de connaître
l’origine du calcul. En parallèle à un dosage du sang et des urines, le calcul (s’il a été récupéré) est analysé par spectrométrie infrarouge. Ces analyses permettent le plus souvent de déterminer la nature exacte du calcul ou d’avoir une orientation sur son origine.

Une Concertation pluridisciplinaire est alors réalisée afin de définir un plan personnalisé de soins adapté aux patients:

  • Selon la nature ou l’origine du calcul, une consultation avec l’urologue et le néphrologue permet de définir une stratégie thérapeutique et un suivi, adaptés aux spécificités du patient.
  • Si la cause est alimentaire ou qu’il existe une association avec une obésité, un syndrome métabolique ou un diabète, c’est la diététicienne qui complète. L’enquête diététique sur les habitudes alimentaires du patient aboutit à des conseils et à un réajustement de son régime.
  • Le parcours lithiase est aussi l’occasion de dépister des maladies qui n’auraient pas été diagnostiquées ou plus tardivement. La lithiase peut être le premier signe d’une pathologie plus grave comme par exemple l’hyperparathyroïdie et aboutir à une insuffisance rénale. Ce sont des maladies pour lesquelles nous sommes en mesure d’agir spécifiquement, au-delà de l’élimination des calculs urinaires. Et s’agissant parfois de maladies familiales, l’information peut être élargie aux proches du patient pour les encourager à se faire dépister à leur tour. En cas de nécessité d’investigations plus poussées, une hospitalisation complète peut être envisagée

Docteur J. Baptiste ROCHE.